
Rencontrer la déesse Parthenope dans la Naples de Sorrentino : beauté et vertige du temps
Rencontre avec la nouvelle muse de Sorrentino et réflexion sur le féminin, le mythe et la métamorphose à travers Naples.
J’ai découvert récemment Parthenope, le nouveau film de Paolo Sorrentino. Et depuis, une certitude me colle à la peau : Naples est peut-être l’un des rares endroits où l’on peut se permettre d’être plusieurs à la fois. La ville porte en elle la mémoire des élans trop grands, des amours trop courts et des départs toujours trop rapides. C’est un écrin qui ne juge pas, une ville qui vous fixe droit dans les yeux, même lorsque vous baissez les vôtres.
C’est là, dans cette Naples à vif, que je l’ai vue ou peut-être rêvée. Parthenope jouée par l'étoile montante italienne Celeste Dalla Porta. Le vent marin plaquait ses cheveux à sa nuque, soulevait un pan de sa robe , et dans ce mouvement, elle devenait antique, statue échappée d’un temple oublié. Elle m’a semblé familière. Parce qu’elle portait ses failles en talisman, parce qu’elle avançait sans héroïsme, simplement. Une femme qui tombe, qui se relève, qui continue, sans jamais demander l’approbation de personne. Et dans son sillage, Naples murmurait la même chose : ici, tu peux être plusieurs : amante, étrangère, témoin, vieille âme ou enfant naïve. Tu peux aimer sans comprendre, tomber sans t’excuser, vivre sans te justifier.
Elle était là, Parthenope, figure de l’abandon lucide, des élans d’indépendance et de la fatigue secrète des femmes. Et je me suis dit que nous étions toutes un peu elle : plurielles, cabossées, et pourtant debout, encore capables de sauver la beauté quand tout le reste vacille.

Ce qu’elle porteporte en elle, ce que je reconnais en moi
Cet été, tout le monde parle de voyages, de routes nouvelles, de promesses un peu folles au bout du chemin. Moi, j’ai eu envie de faire l’inverse : pas partir, pas bouger, plonger dedans. J’ai 30 ans. Ça sonne fort. Pas comme une fête, plutôt comme un silence qui s’installe et qui demande : “Alors, on en est où ?” Parce que je me regarde parfois et je ne me reconnais pas complètement. Mon sourire est différent, mes fossettes jouent à cache-cache, mon regard est plus doux, ou plus grave, je ne sais pas. Comme si j’avais vécu assez pour porter quelque chose de nouveau… ou de moins insouciant.
« C’est extrêmement difficile de voir, car c’est la dernière chose qu’on apprend.
– Quand est-ce qu’on apprend à voir?
– Quand tout le reste vient à manquer.
– Qu’est-ce que tout le reste ?
– L’amour, la jeunesse, et aussi le désir, l’émotion, le plaisir, et la lointaine possibilité de rire en voyant un homme très distingué qui trébuche et s’étale dans une rue du centre. »
J’aime la façon dont Paolo Sorrentino évoque la femme moderne : une silhouette ni héroïque ni victime, mais terriblement vivante. Parthenope apparait telle qu’elle est : une figure de l’abandon lucide. Elle sait que sa beauté n’est pas un don, mais une charge. Que le désir ne sauve rien, qu'il enferme parfois. Et que l’indépendance ne se proclame pas : elle s’arrache, dans le silence, dans l’épuisement des recommencements, et dans l’usure de l’espoir.
Quand Parthenope tourne son visage vers la mer, je m’y reconnais. J’y vois cette soif immense, presque douloureuse, de liberté. Celle qui ne négocie pas, qui ne fait pas semblant. Mais j’y ai perçu aussi quelque chose que l’on tait souvent : la fatigue. Celle d’avoir à se redéfinir sans cesse, de devoir justifier sa place, de prouver qu’on mérite d’exister hors des projections, hors des attentes, hors des rôles.



Ni héroïne, nini muse : juste vivante
Je vous invite à rencontrer cette femme qui n’a finalement rien conquis, rien prouvé. Elle ne sauve personne, et ne brandit aucun trophée. Elle vit simplement et traverse le temps. Elle doute, avance quand même. Ses jours sont traversés de silences, de rêves, d’élans qui trébuchent, et reviennent.
Ce qui me bouleverse, c'est qu'elle n'est pas une héroïne. Elle ressemble à tant d’entre nous : qui tombent, se relèvent, recommencent, cabossées mais entières. Celles qui portent en elles un éclat qui ne s'éteint jamais, même dans la fatigue.
Alors, à celles qui se cherchent encore, à celles qui se fatiguent parfois, je veux dire ceci : on peut avancer sans tout comprendre. On peut douter et rester solaire. On peut ne pas savoir où l’on va et garder l’éclat. Il n’y a rien à prouver, juste une lumière à préserver.

Incarner la ParthenopeParthenope napolitaine en 8 rituels
Quels gestes incarnentincarnent la beauté napolitaine ?
Une peau nue sublimée par l’Huile Antique de Buly, un soin aux huiles de coco, abricot et sésame, au parfum envoûtant d’ambre, d’iris et de tabac blond, du sel sur les tempes et dans les cheveux, quelques gouttes du Glossy Nectar d’Oway, un élixir aux agrumes qui discipline, fait briller et prolonge le goût salé de l’été.
Quels sont lesles parfums qui rappellent Naples et la mer ?
Sundazed de Byredo, c’est Naples à l’heure dorée : néroli, mandarine et musc envoûtant. Un sillage solaire, sensuel, pour devenir la plus déraisonnable des obsessions de ceux que vous aimez.
Comment décrire lele style de Parthenope ?
Où trouver lesles robes de soirée de Parthenope ?
Cap sur Rot & Boa pour admirer la robe à sequins Olympia, Mango pour sa robe aux emmanchures américaines ou Rotate pour sa mini dress sequin. Une pièce audacieuse pour célébrer les vagues qui viennent du large, les monstres des profondeurs, et son coeur qui balance entre deux hémisphères.
Où trouver lele fauteuil de Parthenope, celui qu’on imagine face à la mer ?
Deux visions et un même souffle méditatif. Le Poltrona Tria Lounge Chair de Carlo De Carli chez Gubi, chef-d’œuvre en rotin courbé à la main, conjugue élégance sculpturale et assise introspective. C’est un véritable hommage aux après-midis napolitains. À glisser face à une baie vitrée ou sous une lumière dorée. En version plus accessible, le fauteuil Izag en noyer massif et bouclette chez La Redoute Intérieurs incarne une douceur plus contemporaine, mais tout aussi propice à penser, contempler, renaître.
Une senteur pourpour retrouver les pavés, les murs chauds, l’ombre des persiennes ?
La bougie Astier de Villatte (Napoli) pour les embruns mêlés au basilic, le parfum Le Passant d’Ormaie pour son souffle aromatique et solaire, ou No.3 de L’Objet pour une ambiance d’église baroque et de figuier.
Quel livre glisserglisser dans son tote bag pour lire les pieds dans l’eau ?
Il m’a suivi tout un été, de criques en falaises, des ruelles colorées des Cinq Terres jusqu’aux hauteurs ensoleillées de Portofino. L’Art de la joie de Goliarda Sapienza raconte la vie d’une femme, Modesta, qui refuse tous les rôles assignés. Une lecture puissante, solaire et indocile, un miroir tendu à mes propres désirs d’émancipation. À lire à même les rochers, les pieds dans l’eau, le cœur en feu.
Quelle bande-son pourpour une fin d’été introspective ?
Italove d’Emmanuelle — pop synthé en maillot de bain, sourire en coin et lunettes oversized. Légère, dansante, un brin rétro : parfaite pour flirter avec septembre sans perdre le rythme.
Sélection mode –– Le vestiaire de Parthenope
Pour prolonger cette allure méditerranéenne, j’ai imaginé un vestiaire fait de contrastes : des robes drapées comme des toges modernes, des sandales de cuir patiné, des bijoux solaires aux reflets d’ambre. Des pièces à glisser dans sa valise ou à porter en ville, pour marcher le cœur ouvert et la nuque libre.